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Alors là mes enfants, si
je vous ai souvent demandé d’être plus ouvert
d’esprit que la plupart du commun des métalleux,
jamais je ne l’aurais autant suggéré. Avec
Le Grand Guignol, vous pouvez en effet vous attendre à
ce que laisse présager le nom du groupe : du grotesque.
Mais du grotesque, avec un « G » majuscule, comme
dans « Grandiose ».
Autrefois appelé «
Vindsval » et auteur d’un premier jet nommé
« Imperium Grotesque », Le Grand Guignol vous offre
aujourd’hui un album qui risque de me poser un gros souci
quand il va s’agir de définir la mention «
Style », un petit peu plus bas sur cette page. Bon, allons-y,
quelques termes génériques, pour vous y retrouver.
Disons, black metal, Mozart, cirque Grüss, noirceur, folie,
folk, inquiétant. Non, ne faites pas ces yeux là.
Ce disque se présente d’emblée
comme un tout, tant ses chansons partent dans tous les sens,
mais avec une maestria et un savoir-faire tout à fait
insolents. Le côté metal de « The Great Maddening
» n’est ici que pour servir une musique définitivement
écrite comme une pièce classique, et même
si vous aurez droit à vos cris de corbeaux pour le côté
black, cela va bien plus loin que ça, et ainsi les vocaux
alternent agression, discours sombres, rires de maniaques, bref,
le chant est l’œuvre d’un garçon sorti
des urgences psychiatriques, et qui a atterri dans un studio
d’enregistrement. On notera aussi des chœurs féminins,
notamment sur « Madness And Her Thousand Young ».
Musicalement, impossible de résumer cette œuvre
(je pèse le mot), trop d’influences se mêlant.
Mais encore une fois, Le Grand Guignol réussit le pari
de proposer malgré cela une identité très
forte dans cette démence ambiante.
Du coup, il en ressort un côté
très théâtral et…guignolesque, très
conceptuel, très King Diamond même, par moments.
On se dit que le groupe aura certainement du mal à imposer
cette ambiance si unique une fois sur scène, à
moins de gros moyens, mais c’est bien tout ce qu’on
leur souhaite.
Assurément dans mon top
trois ce mois-ci, Le Grand Guignol signe ici un disque maîtrisé,
infiniment musical, aventureux, totalement barré mais
d’une cohérence exemplaire, qui fait définitivement
du pied aux orphelins d’Arcturus.
Loki
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